Bamako (© 2022 Afriquinfos)- La succession de ruptures entre les autorités maliennes et la France se répète encore. Quelques jours après que la France ait annoncé la suspension de son aide publique au développement (APD) au Mali, c’est autour du gouvernement de la Transition de Bamako d’interdire ce lundi, avec »effet immédiat », toutes les activités des ONG opérant au Mali sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire. C’est ce qui ressort d’un communiqué du Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maiga.
Le colonel Maïga dénonce dans son communiqué des « allégations fantaisistes » et un « subterfuge destiné à tromper et manipuler l’opinion publique nationale et internationale aux fins de déstabilisation et d’isolement du Mali ». « En conséquence, le gouvernement de la transition décide d’interdire, avec effet immédiat, toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire », dit-il.
Cette réaction du gouvernement malien fait suite à la décision de la France de suspendre son aide publique au développement (APD) destinée au Mali. Le ministère français des Affaires étrangères avait invoqué comme raison le recours au groupe paramilitaire russe Wagner de la part des autorités maliennes.
« Le Gouvernement de la Transition a pris note de l’annonce faite par la France le 16 novembre 2022, des mesures suivantes : la suspension de son aide publique au développement à destination du Mali, aux motifs fallacieux de la coopération militaire Mali-Russie et des risques de détournement de cette aide, l’octroi direct aux ONG françaises, des fonds mis à disposition dans le cadre de l’action humanitaire de la France au Mali », a indiqué, le Colonel Abdoulaye Maiga.
La Transition malienne réaffirme, en outre, que « ces allégations fantaisistes sont sans aucun fondement et considère cette annonce de la France comme un non-événement ».
En effet, poursuit Maiga, « depuis février 2022, la France a notifié par voie diplomatique la suspension de sa coopération au développement en faveur du Mali », avant de rappeler que dans « le cadre de la Refondation de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, a défini trois principes, à savoir : le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix de partenaires et des choix stratégiques opérés par le Mali et la prise en compte des intérêts vitaux du Peuple malien dans les décisions ».
« En application de ces principes, cette décision de la France prise depuis février 2022 ne suscite aucun regret, d’autant plus qu’elle contribue à la restauration de notre dignité bafouée par une junte française spécialisée d’une part dans l’octroi d’aide déshumanisante pour notre Peuple et utilisée comme moyen de chantage des gouvernants et, d’autre part, dans le soutien actif aux groupes terroristes opérant sur le territoire malien », a souligné le Colonel Abdoulaye Maiga.
En outre, le Gouvernement de la Transition invite « le Peuple malien à rester serein et à soutenir les Autorités de la Transition dans leur noble mission de refondation de l’Etat et de lutte implacable contre les groupes terroristes ».
Les tensions entre Paris et Bamako se sont intensifiées depuis l’expulsion de l’ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer fin janvier 2022, sur fond de propos jugés injurieux du ministre de l’Europe et des AE, Jean-Yves Le Drian concernant la coopération militaire avec la société paramilitaire russe Wagner.
Le Mali se réservait alors le droit de diversifier ses partenaires dans tous les domaines y compris militaire.
Une multitude d’ONG oeuvrent au Mali dans les domaines de la santé, de l’alimentation ou de l’éducation.
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